30/07/2012

Lien vers l'article de Jean-Louis Racca sur la psychanalyse et la gauche

Jean-Louis Racca est professeur de mathématiques à Grenoble et ex-président de l'Observatoire de Zététique (association qui se propose de tester scientifiquement les allégations de ceux qui prétendent détenir des pouvoirs paranormaux).

Je vous file le lien vers un de ses articles sur la psychanalyse, sur Mediapart :

http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-louis-racca/160212/je-suis-de-gauche-et-j-emmerde-la-psychanalyse

C'est un classique sur le sujet, et ça ne mange pas de pain.


12/07/2012

La psychanalyse est neurotypiste, partie I



Aujourd'hui, en France, a lieu un affrontement tendu entre psychanalystes et partisans des théories cognitivo-comportementales dans le traitement de l'autisme. Les premiers se targuent souvent d'être de véritables humanistes, et sont prompts à caricaturer la pratique de leurs adversaires comme étant du « dressage pavlovien », des individus qui n'hésitent pas à recourir à des méthodes inhumaines telles que les électrochocs ou autres choses du même genre. S'il y a de telles dérives, il faudra évidemment les combattre, mais ce ne seront pas les TCC en elles-mêmes (qui n'offrent rien de plus qu'un raisonnement général, qu'il est possible de réadapter à toutes les sauces sans être jamais contraint à le changer, fondamentalement mais en catimini, pour des questions de valeurs désuètes) qui seront en cause dans ces cas-là, simplement l'éthique de praticiens individuels.

En réalité, sans rentrer dans le détail de leur hypocrisie et de leurs pratiques à l'efficacité douteuse telles que le packing, les psychanalystes n'ont aucun droit moral à parler au nom des enfants autistes, car la psychanalyse « classique » est, non seulement sexiste et homophobe, mais aussi fondamentalement neurotypiste.

Que veut dire le mot « neurotypiste » ? Il vient de « neurotypique » qui désigne une personne non autiste. Le mot « neurotypisme » fait référence à une attitude de préjugés et de condescendance à l'égard des personnes autistes (attention, bien sûr, il ne s'agit pas de sous-entendre que tous les neurotypiques soient également neurotypistes, bien entendu...). En réalité, l'autisme n'est pas une maladie, juste une différence profonde dans la façon dont le cerveau est formé et organisé, source de handicaps mais aussi de richesses. C'est un point que les psychanalystes ne veulent pas comprendre, parce que cela va à l'encontre de leurs convictions, enracinées dans le dualisme cartésien corps-esprit.

On pourra objecter à cela que le neurotypisme existe aussi dans le camp des comportementalistes, et que certains d'entre eux ont pour objectif de faire disparaître l'autisme par tous les moyens, comme cela a déjà été évoqué précédemment. Mais, à la différence de la psychanalyse, les TCC ne sont pas intrinsèquement neurotypistes, car elles ne sont pas dogmatiques et s'adaptent en permanence aux nouvelles données que leur offre la science, ainsi qu'aux nouveaux questionnements éthiques.

Alors, pourquoi la psychanalyse est-elle neurotypiste ?

Le premier coupable n'est autre que Freud lui-même, en particulier son Interprétation des rêves, en particulier l'idée que les rêves aient un contenu « latent », qu'il faille déchiffrer à partir d'associations, de jeux de mots, de symbolique sexuelle ou autre. C'est là qu'est le problème. Si les autistes ont des difficultés avec le langage imagé et le symbolisme, comment se ferait-il que leur « inconscient », si tant est que la version freudienne existe, serait capable de communiquer ainsi ? Et puis, même dans ce cas, admettons, il ne serait guère efficace, car il s'exprimerait d'une façon que la conscience ne pourrait comprendre ! Disons-le tout net : l'idée que les rêves auraient un contenu « latent », symbolique, à déchiffrer, est pseudo-scientifique et ne va pas de soi (au sens que ce n'est pas évident par soi-même). En fait, l'idée-même que l'humain acquerrait naturellement, automatiquement, spontanément, la pensée symbolique avec le langage ne va pas de soi.

En rapport avec ce sujet, je vous envoie cette interview du psychanalyste Serge Tisseron, car même si elle est critiquable sur certains points, elle est intéressante mine de rien :

http://www.liberation.fr/societe/01012391368-autisme-la-psychanalyse-enfin-contrainte-a-evoluer

Suite dans un autre post, peut-être...

09/07/2012

Bienvenue sur ce nouveau blog !

Voilà, ce blog est lancé, il traitera donc de psychologie, des questions d'inné/acquis, du rapport entre le corps et l'esprit ainsi que (peut-être) de bioéthique, le tout dans une perspective qui, je l'espère, sera perçue comme progressiste. On y fournira également un angle critique à l'encontre de la psychanalyse classique.

Une vieille vidéo en rapport avec le sujet :